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Un petit massif rocheux composé de trois roches émergeant à marée basse et non visible à marée haute,situé à environ à 250 mètres au nord nord-est de l’îlot de Bertheaume, porte la mention « Le Chat » sur les cartes actuelles.
Ce nom apparaît sur la carte marine à partir de le la fin du XIX°siècle, la carte précédente levée sous la responsabilité de Beautemps-Baupré en 1816-1818 ne porte aucune mention de nom pour cette roche.
Mikael Madeg et Yann Riou ont effectué un inventaire des noms de lieux du domaine maritime de Landerneau à Lampaul-Plouarzel, « fruit d’un collectage exclusivement oral réalisé entre 1987 et 1998 auprès de 160 personnes du « cru », bretonnants pour l’essentiel. »
Cette roche portait le nom de « Karreg Ar Haor [1] » (Le rocher de la Chèvre) ou plus simplement « Ar Haor » ( La Chèvre).
Cette appellation vient corroborer l’utilisation de ce nom par de nombreuses personnes du Trez-Hir dont les souvenirs remontent aux années 1935-1950 et qui parlaient de la Chèvre et jamais du Chat pour désigner cette roche.
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Extrait d’une carte marine de 1901, les sondes sont en mètres | Extrait d’une carte marine de 1822, les sondes sont en pieds de France (0,3248m) |
Il faut remarquer que la gent caprine a été mise à contribution par nos anciens pour désigner des dangers en mer ; par exemple entre les Tas de Pois et le cap de la Chèvre (Beg ar C’haor [2]) on trouve Le Bouc (Ar Bouc’h), La Chèvre (Ar C’Haor), Le Chevreau (Men-C’haor), La Basse du Chevreau, La queue du Chevreau, La queue du Bouc, La Basse du Bouc, La corne de la Chèvre.
Quelles seraient les raisons de ce changement de nom ?
Deux hypothèses ont été proposées :
Cette seconde hypothèse, émise par Jacques Rongier , est plausible mais la première reste dans le domaine du possible et semble avoir la préférence des spécialistes en toponymie.
A chacun de choisir !
Pour Phase, J. C.
[1] Il faut signaler une des difficultés de la langue bretonne : ses multiples graphies, toutes prétendues "ortho"... Prenons l’exemple qui nous intéresse : le mot gaor (chèvre) se dit chez nous ar haor, avec un H faible (spirante douce). Certains systèmes le notent donc ar haor, alors que d’autres le notent ar c’haor, voire même ar c’havr , où le C’H est très ambigu et généralement prononcé de façon gutturale par les néo-bretonnants. (Yann Riou)
[2] Nom breton porté sur la carte de 1822 levée sous la direction de Beautemps-Beaupré.
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