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R. Micheau-Vernez (1907-1989)
Un artiste à Plougonvelin
Plougonvelin a accueilli, de 1930 à 1960 environ, le peintre brestois Robert Micheau-Vernez. Ses parents et lui-même séjournèrent de nombreuses années, dans notre commune, place de l’église.
Né à Brest le 16 octobre 1907, Robert Micheau-Vernez décède le 8 juin 1989 au Croisic. Son père, Maxime Micheau, Officier supérieur dans la Marine, comme Ingénieur Mécanicien Principal, réside, avec son épouse et ses trois enfants, Maurice, Robert et André et leur servante Francine Perron, à Brest Recouvrance. |
Dans les années 1925/1930, la famille loue régulièrement un appartement chez la famille Le Coz, place de l’église, pour des vacances et s’y installera définitivement pendant et après la guerre.
Après des études au Collège St-Louis de Brest, le jeune Robert Micheau prépare, sous la direction du peintre Charles Lautrou, l’entrée à l’Ecole des beaux-arts de Nantes (1926/1927). C’est avec le Maître Lucien Simon qu’il confortera sa formation à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1928/29/30), tout en suivant les cours des Ateliers d’art sacré avec Maurice Denis.
En 1932, il se marie avec Lisa Mina Vernez, elle aussi diplômée des Beaux-Arts de Nantes. C’est à partir de cette date qu’il signera ses œuvres du nom de Micheau-Vernez. Il assumera par nécessité un professorat de dessin dans les Lycées de Brest, Bastia, La Roche-sur-Yon, Lannion, Grasse, Pont-l’Abbé et Quimper.
Dès 1930, il expose à la Galerie Saluden de Brest et commence à créer quelques modèles pour la Faïencerie Henriot à Quimper. Cette collaboration durera jusqu’en 1960, avec quelques 140 faïences.
Artiste pluridisciplinaire, l’œuvre de Micheau-Vernez comporte avant tout des peintures, mettant essentiellement en valeur l’art de la couleur, mais aussi des dessins, illustrations, affiches, vitraux, icônes, faïences et décorations diverses.
Le galeriste Armand Drouant, le découvrant en 1978, lui organisera une rétrospective dans sa célèbre galerie du Faubourg St-Honoré à Paris, après celle sur Chagall, Vlamink, et Van Dongen. Le critique et journaliste André Parinaud, directeur de la revue Galerie des arts, apporte une caution enthousiaste et sans réserve :
« il est peu d’existence plus discrète que celle de Micheau-Vernez et d’œuvre plus éclatante de couleur, de soleil et de jeunesse. Sa peinture proclame l’assurance, la force, elle est structurée, affirmée, fougueuse. Chaque touche capte la lumière avec une qualité de précision technique qui montre la sûreté de la main. Ce sont des pépites de soleil enchâssées par un magistral sertisseur. »
Micheau-Vernez à Plougonvelin
En 1927, Robert Micheau peint, à 19 ans, lors de ses vacances de Pâques à Plougonvelin, une toile représentant un pêcheur buvant un verre de vin, attablé au Café de Bretagne (actuellement L’Univers), place de l’église. En 1930 on lui doit les décorations de l’Hôtel des Bains au Trez-Hir, aujourd’hui disparu.
La Dépêche de Brest note en juin 1930 à propos de son exposition chez Saluden :
« … n’oublions pas un autre aspect de son talent, précisé par les décorations bretonnantes et modernes de l’Hôtel des Bains au Trez-Hir, où il stylise avec verve toutes les phases d’une noce bretonne ».
L’ancrage de la famille Micheau dans la commune est confirmée par l’article du Courrier du Finistère du 7 juin 1930 indiquant en rubrique Plougonvelin : « c’est avec un vif plaisir que nous apprenons le brillant succès que vient de remporter notre jeune concitoyen, Robert Micheau, élève de l’Ecole des Beaux-Arts à Paris. Il a été reçu 5ème au professorat de dessin sur plus de 400 candidats. Artiste au talent vigoureux, il est peintre, caricaturiste, sculpteur, illustrateur. Nous sommes heureux d’offrir au jeune artiste, ainsi qu’à sa famille, nos sincères félicitations ».
Malgré son très jeune âge, le recteur et le maire du Conquet n’hésitèrent pas à lui confier en 1931, à 24 ans, la réalisation des cartons des 2 très grands vitraux de l’église paroissiale, relatant la vie de Don Michel Le Nobletz, avec des textes en breton de l’écrivain Jakez Riou. Ils seront inaugurés en septembre 1932, à l’occasion du Bleun Brug de Brest.
Micheau-Vernez vient souvent passer ses vacances d’été chez ses parents notamment en 1934, 35, 36, 38, 41, 47, 53, 55. On le voit régulièrement dessiner ou peindre du côté du Fort de Bertheaume. Son père Maxime Micheau décède en 1939 et la Dépêche de Brest note en rubrique Plougonvelin :
« M. Micheau faisait un peu partie de la population, auprès de laquelle il avait su par sa courtoisie et son affabilité, conquérir toutes les sympathies. La famille jouit à Plougonvelin de l’estime et de la considération générale ». La mère du peintre décèdera à Plougonvelin le 7 août 1955.
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Le Peintre est aussi musicien.
On retrouve la famille Micheau-Vernez en 1957, 58, 59 et leur présence rappellera certainement quelques souvenirs à nos lecteurs plus anciens. Ainsi, Micheau-Vernez est aussi un musicien et il n’hésite pas à jouer de la cornemuse avec ses trois enfants (Gwénola, Gaël et Mikaël). Il participe au Pardon de Plougonvelin le 11 août 1957 et à celui de St-Mathieu le 1er septembre. En 1958, après avoir défilé au festival des Cornemuses à Brest, ils apprennent durant les vacances à d’autres enfants de Plougonvelin à jouer de la bombarde et ils se produiront tous ensemble au pardon de St-Mathieu.
La famille jouera aussi au Monument aux Morts le 8 septembre pour commémorer la libération de Plougonvelin. En 1959, le peintre présente le spectacle de la fête du Trez-Hir avec les groupes de Spézet, Brest St-Mark, la chanteuse Eliane Pronost. Il sonne à nouveau avec ses enfants à chaque manifestation de la Commune.
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C’est également l’année où il peint la plage du Trez-Hir avec ses parasols . Ainsi dès sa jeunesse et durant de nombreuses années, les paysages de notre Commune auront marqué et inspiré durablement l’artiste à qui le Musée du Faouët rend hommage du 14 juin au 4 octobre 2009.
(Avec la collaboration de l’Association P.H.A.S.E. et de l’Association R. Micheau-Vernez).
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Souvenirs, souvenirs…
L’été 1959 fut des plus ensoleillés et l’ambiance au Trez-Hir, tant sur la plage que dans l’animation de la station n’eut rien à envier aux stations méditerranéennes. On comprend bien pourquoi l’artiste, si enclin à magnifier le soleil, les couleurs, la jeunesse, nous a donné cette vue de notre plage au pic de l’été : couleurs, affluence…’’Août, roi des étés’’… chez nous !
Y.A. pour PHASE.
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