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Edmond Novince (1856-1946)
Musicien, auteur de la chanson "Valse du Trez-Hir"
Ecoutez cet air !.
Edmond, Auguste, Bernardin est le second garçon d’une fratrie de 4 enfants issue du second mariage de Hyacinthe Novince avec Pauline Lemercier, en 1856, couple originaire du Cotentin... comme peuvent l’être certaines pourtant anciennes familles plougonvelinoises (Chardonnet, etc.).
Hyacinthe, ancien soldat de Napoléon, décoré de la médaille de Sainte Hélène, exerce le métier de buraliste à Avranches.
Edmond naît à Avranches en 1858 . En 1897, il est répétiteur au lycée de Saint Etienne (Loire). Il se marie dans cette ville, deux ans plus tard, à Jeanne Marie Antoinette Durif et le jeune couple s’installe à Brest, l’année de leur mariage, rue de la Rampe. Il habite ensuite au numéro 6, rue de Siam, avant de s’installer en 1919, 50, rue du Château, et ce jusqu’en 1940.
Edmond est professeur-répétiteur au lycée de Brest alors situé 11, rue Voltaire. Il fait bientôt partie du conseil municipal de Brest (1904) et est président de l’Union Sportive Brestoise. Il anime aussi plusieurs sociétés culturelles.
Entre autres activités, Edmond est compositeur de musique, auteur de chants et poésies. Dès 1905, il écrit à l’occasion de la visite de la « Channel Fleet » une chanson qui commence ainsi « Hail, sons of Albion, , and your gallant fleets » ...
Il figure à l’annuaire de la Société des Auteurs et compositeurs dramatiques de 1917 (tome 8) pour « Sonnez clairons » écrit en 1915 ... juste après un certain Sacha Guitry qui lui, y figure pour : « un soir quand on est seul ».
Il anime aussi un certain nombre de représentations, parfois en compagnie de son épouse, jouant les « comiques de salon ». L’un et l’autre s’intéressent également à la protection animale, Jeanne devient d’ailleurs présidente de la Société de Défense des Animaux.
Ils se produisent non seulement à Brest mais aussi dans les environs, Morlaix, Landerneau et bien sûr, Plougonvelin. Ils font souvent l’objet d’articles paraissant dans Ouest-Eclair prédécesseur du OuestFrance d’aujourd’hui.
Edmond est décoré des Palmes Académiques et nommé officier de l’Instruction Publique en 1910.
Il compose la « valse du Trez-Hir » à l’occasion d’une représentation en ce lieu, en 1928.
La Valse du Trez-Hir
(Ô Trez-Hir, plage heureuse)1- Sur ton sable fin où le flot se brise
En franges d’un vert argentésTrez-Hir, doux berceau qu’épargne la bise
Que j’aime à te voir en été !
Ton site brillant captive les âmes
Ton calme si pur réjouit les yeux ;
Et les cœurs, bercés au bruit de tes lames,
S’endorment, le soir,dans un rêve heureux.Refrain :
Ô Trez-Hir, plage heureuse,
Ô séjour enchanteur,
Sur la grève amoureuse
On retrouve la paix du cœur !
Et quand brillera la lune,
C’est un concert charmant
Dans les sentiers ou sur la dune
Que la nuit, on entend :
Des chants d’amour l’hymne éternel
En chœur s’envolent au ciel.2- J’aime tes rochers, tes barques de pêche,
Tes falaises, tes cormorans,
Ton bois de sapins, ta source bien fraîche,
Et tes chemins creux odorants,
Et lorsque là-haut, la cloche qui vibre
Sonne l’angélus à Plougonvelin
Je prie avec elle, et mon âme libre,
Dans un gai transport redit ce refrain :Refrain
3- J’aime à voir encor dans tes vagues folles
Se baigner en poussant des cris
Les filles jolies aux maillots frivoles
Abritant leurs charmes exquis.
J’aime, enfin, ton bal où, pleins de jeunesse,
Les couples joyeux dansent endiablés.
Instants d’un plaisir qui, trop vite, cesse,
Vous laissez, l’hiver, bien des cœurs troublés.Refrain
L’année suivante, c’est au tour de Jeanne de recevoir les Palmes Académiques. En 1931, Edmond est professeur honoraire du Lycée. Le 1er août 1932 : grand concert de bienfaisance à l’ Hôtel des Bains , Mademoiselle Germaine Nicolas chante « Va mon bateau » barcarolle dédiée à « l’ami Pascal, doyen des pêcheurs professionnels du Trez-Hir » par son auteur Edmond Novince. L’ambiance ne manque certainement pas pour entonner en choeur : « Va, mon bateau, vogue, vogue sur l’eau ... », dans un climat d’insouciance et de gaieté... on ne voit pas encore les nuages noirs montant à l’horizon !
En 1941, ils font l’objet d’une convocation à la mairie de Plougonvelin pour l’établissement d’un dossier d’indemnité de réquisition. Leur maison est, à ce moment, occupée par des réfugiés brestois. Edmond y décède le 22 avril 1946 et Jeanne le 26 février 1957. Ils ne semblent pas avoir eu d’enfant.
Un des anciens élèves (1924) d’Edmond dresse le portrait suivant du bonhomme : « Petit mais rondelet, coiffé d’un chapeau l’hiver et d’un panama l’été, il marchait avec majesté aidé d’une canne. L’hiver, il se drapait dans une superbe peau de bique d’un âge vénérable. Il était en effet très frileux et, dès les premiers frimas, calfeutrait de papier toutes les fenêtres de son étude et veillait au bon entretien du poêle par le responsable jusqu’à souvent le faire rougir ! D’où, pour de mauvais plaisants, l’occasion d’y déposer une gomme dont la combustion ne tardait pas à rendre l’atmosphère irrespirable. PLOUM [c’était son surnom] avait un autre talent, il faisait des vers ! ».
Le couple fréquente le Trez-Hir, ayant ses habitudes du côté du fort « Marc’harit » dont les murs sont toujours présents au milieu de la plage. Il y tient « salon » et préside un groupe d’amis où se trouvent souvent musiciens et chanteurs, accompagnés à la guitare par le « père » Novince (lequel accompagne aussi au piano quelque artiste locale telle Mado Gouriou)...
Parfois une balle, un jeu, un enfant courant troublaient le cénacle, d’où une intervention véhémente de Madame Novince dont les lycéens peu discrets avaient révélé le surnom « la grande Jeanne », tandis qu’au Trez-Hir son amour des chats lui avait valu le sobriquet de la « mère Michel ». Un frère d’Edmond, Valentin s’installa comme percepteur à Dinan. Le fils de ce dernier sera percepteur à la Roche Derrien tandis que la fille épousera un dénommé Constant Berlioz ... parent d’un (plus) célèbre compositeur ? ...
Nos recherches ne le précisent pas encore.
Quelques Plougonvelinois(es), dans leur mémoire, auraient-ils conservé quelques souvenirs de ces personnages ? ... de cet air léger ?
C’était au temps de ...
Rémy le Martret Président de PHASE
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