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L’Abbaye de Saint-Mathieu de Fine Terre

Les piliers de la nef à ciel ouvert et les voûtes élancées du choeur évoquent la présence des moines :

Un jour ils édifièrent l’antique monastère
Là même où reposa le chef (tête) de Saint-Mathieu...

dit la légende qui attribue à Saint-Tanguy une fondation (incertaine) au VIIème siècle.
Mais les pierres comme les documents parlent plutôt des XIème - XIIème siècles pour la construction de l’abbaye romane dont subsistent le mur nord, le transept sud et la façade ouest percée d’un beau portail trilobé.

Plusieurs fois ravagée lors des conflits franco-anglais, plusieurs fois remaniée ou agrandie, elle a reçu, du XIIème au XVème ou XVIème siècle, l’aspect de l’abbaye gothique dont les ruines majestueuses se dressent à quelques mètres des falaises de la pointe.

A défaut de documents concernant la date de construction de chaque partie de l’abbaye, on peut reconnaître des influences architecturales différentes :

- influence de l’art gothique d’Ile de France pour les deux remières travées aux piliers de calcaire, (XIIème siècle)
- influence "Plantagenêt" (fin XIIème siècle) pour les cinq travées suivantes.
- influence normande pour le choeur élancé dont la construction soignée appartient au gothique rayonnant. (second quart du XIIIème siècle)

A ces travaux s’ajouta l’élargissement, en deux étapes, du bas-côté sud avec suppression de l’ancien mur roman. Les pignons des chapelles latérales ainsi créées reçurent des verrières aux remplages de gothique flamboyant .

Des moines bénédictins vécurent dans l’abbaye depuis le XIème siècle jusqu’en 1791. Ils considéraient les comtes de Léon comme les fondateurs et la famille du Châtel comme bienfaitrice de leur monastère .Ce dernier connut bien des vicissitudes au cours de l’histoire : guerres, périodes de déclin religieux etc...

Le culte de Saint Mathieu attira dans l’abbaye des pèlerins nombreux, particulièrement lorsque l’abbaye reçut, vers 1206, une relique insigne : une partie du crâne de l’apôtre et lors du renouveau spirituel introduit par les Mauristes en 1656.

A la Révolution française l’abbaye fut déclarée "bien national". Les religieux durent quitter l’abbaye. Laissée à l’abandon elle se détériora .

A la fin de la Révolution , en 1796, les bâtiments conventuels du Moyen-Age et le couvent des Mauristes du XVIIème siècle servirent de carrière de pierres. Il ne reste plus, tout à fait à l’ouest , accolé à l’église,qu’un pan de mur du cellier surmonté des fenêtres de l’ancien dortoir médiéval.

La tour massive, à la fois donjon,clocher et "tour à feu" fut à demi-réduite lors de la construction du nouveau phare en 1835.