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Les bistrots de Kermanuel, de la pointe St Mathieu, de Vaéré

Le bistrot de Kermanuel

Pas très loin du Lannou, un autre café a été une halte bien connue pendant de nombreuses années : Le bistrot de Kermanuel.

Qui sait aujourd’hui ou se trouve Kermanuel ? Les anciens vous diront : entre "Le Forestou et Kernaë" ; c’est déjà mieux ! C’est simplement au n°66 de la rue du Lannou.

Au début du siècle dernier M. et Mme Michel Richard ont tenu cet établissement dont l’activité principale a longtemps été la fabrication des roues de charrettes. M Richard était charron. Pour cercler de fer ces grandes roues, la coopération avec le forgeron s’imposait. A l’après guerre, dans les années cinquante, les pneumatiques pour les charrettes devenant la norme, l’activité de charron se réduisait, la réalisation des charpentes, des portes, fenêtres, cloisons, de la menuiserie usuelle devenait primordiale. Un sinistre meuble dont on aura tous l’usage un jour prenait forme aussi sur ces machines ; je ne le nommerai pas mais de ce temps-là il y en avait toujours un d’avance.

Comme dans tout commerce, à cette époque, il y avait aussi un "bistrot ". A la commande d’un travail, à la livraison, quelquefois en attendant sur place la fin d’une réparation, puis en venant une autre fois régler la facture : toutes les occasions étaient bonnes pour discuter autour d’un verre. Il y avait aussi les allers et rentrées de messes, les retours de foire et les bandes de jeunes en vadrouille, le dimanche, autant d’instants où le bistrot bourdonnait d’activité ! Les nouvelles allaient bon train, la communication (mot peu usité alors) était une réalité…c’était la vie du pays !

René Richard prit la suite de ses parents jusqu’aux environs de 1976 _ -1980. Les deux activités qui avaient animé « Kermanuel » cessèrent alors.

Propos recueillis auprès des anciens.

L’Hostellerie de la pointe St Mathieu

Avant 1925, un certain Mr Nicol tenait le restaurant, bar, hôtel de la Pointe Saint-Mathieu. Huit chambres accueillaient touristes et vacanciers.

Puis en 1925 M. Petit prit la tête de l’affaire, il fut suivi de M. Morvan Messager.

En 1944-45, M. Postollec acheta l’établissement, y installa sa fille Ginette, et réduisit l’activité de l’établissement au bar avec salon de thé. En 1949 M et Mme Postollec en prirent la gestion de, ils la quittèrent en 1954.

L'hôtel 1914 à 1970

Le 1er avril 1954, M. et Mme Emile Corre s’installent et redonnent vie à la formule initiale : restaurant, bar, ainsi qu’à l’hôtel de huit chambres. En 1964, le manque d’eau sous pression les contraint à arrêter l’activité hôtelière. Ils modifient alors l’agencement et créent une deuxième salle de restauration. A chaque Noël, M. Corre se faisait un plaisir de régaler les quatre frères et sœurs Mazé, tous célibataires, enracinés à la "Pointe", qui appréciaient particulièrement le crabe.

En 1989, leur fils Philippe et son épouse Brigitte ont pris la suite.

Depuis, le développement de l’établissement se poursuit régulièrement.

De vingt-sept chambres, L’Hostellerie s’achemine vers la bonne cinquantaine.

L'hôtel en 2007

Le projet d’extension hôtelière verra bientôt sa réalisation.

Propos recueillis auprès de Mme Francine Corre.

La maison Miossec

Un autre bistrot a existé à Saint Mathieu, il se trouvait en face de l’hôtel. En 1957, la famille Miossec s’y était installée. Monsieur était douanier au Conquet, Madame tenait le café aidée de ses filles, Christiane et Nicole. Ils y sont restés jusqu’en 1986. A cette époque, la commune a acheté l’emplacement ainsi que le jardin, la maison a été démolie. La place Saint Tanguy, pavée de galets, occupe aujourd’hui cet espace.

Démolition de la maison Miossec en 1990

Propos recueillis auprès de Anne Pilven (Quellec).

Un bistrot au Vaéré ! Qui l’eût cru ?

Jacques Gillet et Phine Le Bras, après avoir quitté le bistrot du Lannou vers 1911, vinrent tenir la ferme de Kérouman, pas loin de Saint Mathieu.

En 1931, ils construisent une maison au Vaéré et s’y retirent, laissant la ferme à leurs enfants. La batterie des Rospects (projet pris par décret le 12 mai 1925) s’est construite aux environs de 1930 et des marins s’y installèrent. Lors de divers exercices et manœuvres ils étaient relativement nombreux. Ils prirent vite l’habitude de venir chez les Gillet réclamer des bouteilles de vin, les propriétaires acceptaient volontiers de les satisfaire.

Mais un jour de 1934 (ou 1935 ?), Monsieur Gillet et son épouse, trouvant que cela se produisait trop souvent, décidèrent, en conformité avec la règlementation, d’ouvrir un bistrot de licence 1 : vente de vins uniquement. Le commerce se faisait donc surtout avec les marins, mais les pêcheurs qui venaient s’adonner à leur passion dans les grèves du Vaéré étaient aussi de bons clients.

Lors du pardon de Saint-Mathieu qui, avant la dernière guerre, était très suivi, les paroissiens, une fois accomplis leurs devoirs dominicaux (messe et vêpres), prenaient le chemin du retour… jalonné de beaucoup de chapelles : chaque maison de parents ou d’amis avait l’honneur de leur visite, elle n’avait rien à voir avec une quelconque dévotion à N. D. de Grâce. L’accueil à chaque pause était toujours chaleureux et empreint de jovialité. Histoires et nouvelles s’échangeaient, souvent portées par une douce euphorie. Ce jour là, le bistrot du Vaéré était aussi une halte obligée pour le grand bonheur des propriétaires.

Monsieur Gillet est décédé en 1938, sa femme a continué d’exercé son activité jusqu’au départ des marins au tout début de la guerre 1939/45.

Propos recueillis auprès de Phine Jourt.

Interviews, composition, mise en forme : H. et M L. Cloître, B. Le Ru, Y. Allain.