En ce début d’après midi de dimanche du mois de mars 1945, règne une ambiance un peu morne sur la place du bourg. Les grandes personnes, surtout des femmes et de vieux bonshommes, se dirigent vers l’église, pour les vêpres, par petits groupes épars de deux ou trois. Discutant calmement, les hommes ont parfois le mégot au coin des lèvres, ils ne prennent pas toujours la peine de l’enlever pour parler et leur élocution me paraît étrange. Entre eux cela ne pose, semble-t-il, pas de problème de (...)
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Un complice du paysan breton, son cheval !
Nous abordons un peu de l’histoire de celui qui a occupé, jusqu’au milieu du vingtième siècle, une grande place dans la vie rurale. Diverses sources de documentation, des témoignages reçus des uns et des autres alimentent cette rubrique qui essaiera de faire revivre cet auxiliaire indispensable à la vie de nos campagnes jusqu’au milieu du vingtième siècle.
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Une leçon d’équitation !
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Le cheval breton
« Enfants de la ville ou de la campagne, tous ceux dont la route a croisé un jour celle du cheval de trait s’en souviennent comme si c’était hier. Les odeurs. La chaleur. Le bruit des sabots sur la route. Les ordres. Les foires. » (Gérard Alle : Le cheval breton au travail).
« Le terrain fait l’homme » dit-on. A ce dicton on peut ajouter en Bretagne « mais aussi son cheval ». Au cours des siècles le paysan de notre région et son cheval ont été liés par une forte complicité et un attachement empreint, (...) -
Henri nous relate une journée de son cheval !
Jusqu’au milieu du vingtième siècle la plupart des exploitations agricoles de la commune possédaient deux ou trois juments, qui avaient chacune un nom dont l’initiale correspondait à son année de naissance. Les poulains naissaient au printemps. Une ou deux pouliches, en élevage en vue d’assurer la relève, complétaient l’effectif.
L’écurie, au sol pavé, se trouvait très souvent implantée au pignon de la maison d’habitation. Les cloisons de séparation des stalles étaient fréquemment constituées de grandes (...) -
Le postier breton
Debout
Sur ses membres solides
Rectiligne de la nuque à la croupe
Il a fière allure.
Il est de toutes robes,
Surtout alezan et bai,
Poitrine haute, vif et très souple
Il est force et beauté
Aussi robuste pour porter ou
Tirer de lourdes charges,
Généreux, il fournit son effort
Sans y être contraint.
Dans les champs de légumes,
Sur les grèves à goémons,
Il aime aussi les longs parcours.
Rustique, il accompagna
Nos poilus sur le front de 14,
Chargé de canons.
Les éleveurs de partout en Bretagne
L’ont (...) -
Les étalons : la parade de printemps
Nous sommes en 1950 ; un peu avant, un peu après, je ne sais plus.
En ce dimanche matin, à l’église, la basse messe va se terminer. Toute la campagne est là à cette heure matinale. Chacun a hâte d’en finir car sur le parvis le garde champêtre attend pour donner les dernières nouvelles : " Avis à la population !... "
Tout à coup quelqu’un redresse la tête, puis un autre, puis un troisième Qu’entend-t-on au loin ? Serait-ce le cheval de l’Archange Gabriel qui percerait les nuées de ses sabots ?... Le bruit (...) -
Anecdotes
Un invité de marc’h éconduit
Ce matin là, épris de liberté, le bel étalon divague dans la cour de la ferme. Nul ne l’a vu s’éclipser ! Peut-être un peu bigleux, confond-il, voulant rejoindre sa stalle, l’entrée de l’écurie avec celle de la maison d’habitation. Engagé dans l’entrée étroite, il s’avance pensant retrouver sa mangeoire. Hélas ! Le voici bloqué de face par l’escalier qui mène à l’étage et, latéralement, par des cloisons qui ne lui permettent pas le moindre pas de côté ! Sa belle corpulence interdit (...) -
C’était hier...
"Nous avions, nous dit Jean Gourmelon, trois ou quatre juments suivant les années. A la fin du printemps (juin) nous allions les faire saillir à Tréméal. Il y avait aussi des étalons à Kéryel mais nous étions parents à la famille Le Hir de Tréméal.
Je me rappelle que, dans les années 60, les haras de Lamballe venaient prélever le sang des juments saillies. Ce prélèvement avait lieu tous les dix jours et était réalisé sous la direction de Monsieur Charpy de Bégard, docteur vétérinaire, pour être confié (...) -
L’étalonnier !
Il y avait dans les communes rurales, jusqu’à l’arrivée du tracteur, un métier particulier, peu répandu de nos jours : "étalonnier". En effet, si les haras nationaux étaient nombreux, un par canton, ils étaient encore trop éloignés de nombreuses exploitations agricoles. Des éleveurs, propriétaires d’étalons, les étalonniers, agréés des haras nationaux, existaient dans presque toutes les communes, en particulier à Plougonvelin, Le Conquet, Locmaria, Trébabu, Ploumoguer. Francis nous rapporte que son père, (...)
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Le Maréchal-Ferrant - Forgeron
Bien connu, dans nos bourgs et nos campagnes, nous évoquons cette fois un personnage lui aussi incontournable : le maréchal-ferrant, forgeron. Homme du feu et du fer, de l’enclume et des énormes marteaux, il ferrait les chevaux, construisait ou réparait les outils et en liaison avec le charron fabriquait les roues de charrette. Les tintements aigrelets de l’enclume, les odeurs acres de corne brûlée, les hennissements parfois résignés, parfois excédés, toute une animation qui se prolongeait jusqu’au (...)
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Le Bourrelier
Plus discret que la forge, moins prestigieux que les haras de nos campagnes, souvent silencieux, découvrons l’atelier de celui dont l’utilité était, elle aussi, fondamentale. Un harnais, une courroie cèdent, une boucle lâche, c’est tout un attelage qui est handicapé. Réaliser tout un équipement, en assurer la maintenance étaient du ressort du "Bourrelier".
Jusque vers 1950-1955, le bourrelier était présent dans toutes les communes rurales. A Plougonvelin, monsieur Férelloc, le dernier y ayant exercé ce (...)