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Les cafés de la place du "Bas du Bourg"

- Le Café de Madame Goualch
- Le Bar des Sports

- De "Chez Jeffic" au "Cachet de la Poste"

Article paru dans les "Echos de Plougonvelin" en janvier 2008

Le Café de Madame Goualch.

A l‘emplacement de la pizzeria, "{}", s’est tenu jadis le "Café Goualch". Un peu en retrait de la route, il se trouvait alors face à la mairie, point stratégique pour un bistrot !
Les installations étaient sommaires mais normales pour l’époque nous dit Anne-Marie. Le sol était en terre battue. On lavait les verres dans une grande bassine d’eau qui était changée quand elle commençait à rosir.
Sur le côté se tenait le coin épicerie avec la balance. Tout se vendait au détail : le café en grains, le sucre, le sel, le salpêtre, que l’on servait dans des sacs en papier. Pour la confiture et la moutarde… chacun apportait son bocal.
Le laitier livrait le lait dans des bidons de métal blanc et les clients étaient servis, au détail, chacun dans son pot. Il est arrivé que le lait gèle dans les bidons. A la belle saison, les fruits finissaient de mûrir sur des tréteaux à l’extérieur, les guêpes s’approvisionnaient sans réserve. Pour la pesée, on comptait en livres et non en kilos.
Comme dans tous les bistrots, certains clients rataient la marche en sortant et ce jour là… « V’lan ! V’là un bon client sur l’pavé ! ». La voiture de Jean-François servit d’ambulance à notre "grand blessé", tout ensanglanté. Arrivé au cabinet médical de la ville voisine la première question du médecin fut des plus simples : "Et moi, qui va me payer ?"

En 1955, le café-épicerie a été transféré rue St-Yves, son activité s’est poursuivie jusqu’en 1960, de nos jours la pharmacie occupe les lieux.

Confié à PHASE par Anne-Marie Goualch .

Le Bar des Sports

« La première propriétaire de ce bar, dont j’ai entendu parler, s’appelait Marcelline nous dit Patrick Lannuzel. Puis, Renée Léaustic, ma tante, l’a tenu de 1945 à 1976 soit 31 ans.
Moi-même, j’ai pris le bistrot le 1er janvier 1976 à l’âge de 20 ans. Tout de suite, mon comptable m’a conseillé de rénover complètement le bar. Je dus donc le fermer durant un mois pour travaux. La réouverture s’est faite à Pâques sous l’appellation : "Bar des Sports", vite transformée par les jeunes en "B.D.S". J’ai choisi ce nom en souvenir d’un bar de même dénomination que j’appréciais beaucoup et qui venait de fermer au Conquet, chez Charley.

A l’époque la fermeture des cafés se faisait à 23 heures. En ces temps, il fallait que les lieux soient plaisants et que l’accueil y soit agréable pour attirer et fidéliser la clientèle, afin d’éviter qu’elle n’aille ailleurs, vu le nombre de bars qui existaient dans la commune. J’avais plusieurs brestois parmi mes clients, ils n’hésitaient pas à venir malgré la distance.
Les fêtes religieuses : messes dominicales, enterrements, mariages, baptêmes amenaient leur lot de clients. En semaine, je travaillais beaucoup grâce à la S.I.C.A. Les légumes, à l’époque, étaient entièrement conditionnés au dépôt et la production rapportait plus qu’aujourd’hui. Les paysans venaient boire leur "coup de pinard", comme ils disaient, à la fin du conditionnement et surtout le samedi. Les autres boissons servies au bar étaient la bière, le champagne breton, un peu de Ricard et du Kir dont la vogue commençait.

Les périodes de campagnes électorales aussi nous étaient favorables. Les réunions se déroulaient dans la grande salle de chez Pellen, elles créaient l’animation dans la commune. A ce propos, je peux raconter quelques anecdotes :
Alphonse Arzel, candidat à la députation, organisait ce soir là une réunion et mon dernier client de la soirée, Bernard Petton, l’un des neuf employés de l’andouillerie d’Amédée, tardait à partir. Je lui proposais donc de traverser la rue et d’aller ensemble à la réunion. A peine étions-nous arrivés au fond de la salle, que Amédée, qui était déjà là, lui suggéra : "Demande donc à Alphonse ce qu’il pense faire pour l’andouille", aussitôt dit, aussitôt transmis. Mais Alphonse, flairant le piège et voyant Amédée à côté l’air goguenard, s’en sortit par une boutade.

Pour peindre la fresque sur le pignon de mon bar j’avais fait appel à un professionnel de Brest. Un jour, celui-ci s’affairait sur son échelle, un seau de 20 kilos de peinture accroché à l’échelle. Tout à coup, venant de chez Mado rue St Yves, survient René Jacq (dit, Méchant) au volant de son tracteur Massey Ferguson. Pour aller vers le Lannou, il prend son virage un peu trop large, déporté sur sa gauche il percute le tout ; l’échelle, le peintre et surtout les 20 kilos de peinture se retrouvent à terre. La chaussée en a gardé longtemps les traces.

Un autre soir, René Tréguer débarque avec ses cinq commis dans sa voiture. L’un d’eux, Jean Claude Auffret, surnommé Thierry Le Luron, pressé de rentrer dans le bar, rate une des marches de l’escalier, percute la porte vitrée et reste K.O. Je m’apprête à appeler le médecin mais René intervient vivement : "Mais non, amène un cognac çà ira". Les effluves de cet alcool ayant sans doute un pouvoir magique, presque aussitôt notre homme ouvre un œil, puis l’autre, et parvient tant bien que mal, titubant sans être ivre, avec peine, à se remettre debout.
J’ai vendu le B.D.S., murs et fonds de commerce, à Yvon Laîné et Laurent Peschaud, en 1984. J’ai une réelle nostalgie de cette époque, Plougonvelin était alors une commune rurale de 120 fermes. Les liens créés avec les clients étaient sincères et empreints d’une grande convivialité. Les gens étaient moins stressés et savaient prendre le temps de vivre et rire. Mais, il existait une barrière entre la population rurale et celle du Trez-Hir, les deux se côtoyaient très peu. »

En 1986, le restaurant a complété le bar. A partir de 1989 Monsieur Guilloteaux a pris la place d’Yvon dans l’association avec Laurent, ils ont tenu l’affaire jusqu’en 2000. Monsieur Thierry Motet leur succède, et développe le restaurant qui devient aussi pizzeria. En 2002, un incendie ravage le bâtiment. Il rouvre en 2003 sous le nom de " Al Dente " après 11 mois de fermeture. Nathalie, propriétaire du fond depuis avril 2004, possédant toujours la licence IV, en a fait " La fleur de Blé " : restaurant le midi et crêperie le soir. »
Confié à PHASE par P. Lannuzel, Y. Laîné, L. Peschaud, Th. Motet et Nathalie.

De "Chez Jeffic" au "Cachet de la Poste"

Il était une fois, au bas du bourg à Plougonvelin, une famille d’artisans dont le travail était indispensable à la vie de tous les jours aussi bien des gens du bourg qu’à ceux de la campagne, les "paysans", c’est à dire les habitants du pays. Vous avez tout de suite pensé, bien sûr, à M. et Mme PELLEN qui, au début du 20ème siècle, tenaient la forge, ar c’hoël en breton.

En 1923, leur fils Jean épousa Marie Josèphe Le Rû, et, tout naturellement, tous deux restèrent aider les parents, il y avait du travail pour tout le monde.
Nous voici en 2007, leur fille Yvonne accepte de faire un grand pas en arrière et, pour notre plus grand plaisir, nous raconte ses souvenirs.
- Yvonne, parle nous du bon vieux temps !
- Voilà Bernadette ! Dans la cour le travail était pénible ; le foyer de la forge était allumé en permanence et une forte chaleur s’en dégageait quand les fers à façonner devenaient rouges et s’y ramollissaient avant de se plier sur l’enclume, sous de puissants coups de marteaux. On ferrait aussi les chevaux de labour et lorsqu’il manquait de place dans la cour l’opération se déroulait devant la maison, sur la place. Les solides juments étaient attachées près de la fenêtre ; les anneaux sont toujours là.
Et dans la maison que se passait-il ?
La maison était lieu de passage évident car il y avait aussi un bistrot et, en attendant son tour chacun racontait les nouvelles du pays devant un verre. L’âme de la maison était ma mère, on l’appelait "Jeffic" mais plus familièrement " Jeffic ar c’hoël ", Josèphe de la forge. Elle était très active et elle nous a appris très tôt, à ma soeur et moi, le savoir-faire dans un commerce.
Yvonne ! J’ai aussi entendu parler de son ragoût ?
En effet, elle le faisait cuire dans des grands pots noirs sur le feu dans le foyer ; on le tournait avec de grandes cuillères en bois pour empêcher qu’il colle au fond de la marmite. Elle faisait quelquefois cuire ses rôtis chez le boulanger, M. Balcon. Pendant la guerre il lui arrivait de pétrir elle-même son pain, la cuisson se faisait alors au four de la ferme Piriou, toute proche. Ce four existe toujours, on peut le voir rue du Lannou. Il y avait aussi quelques repas de noces mais plus fréquemment des repas de "messe et service anniversaires" ; il s’agissait de repas familiaux organisés après la cérémonie religieuse où il était fait mémoire d’un défunt. Il fallait faire vite car après la grand’messe commémorative l’heure des vêpres arrivait très vite.
Je me rappelle voir mes parents apporter ici du beurre que l’on mettait dans une grande caisse dans la salle ?
Oui ! Longtemps je me suis demandé le pourquoi de cette collecte. Je savais qu’une dame de Lambézellec venait en prendre livraison une fois par semaine ; j’ai su depuis que ce beurre était distribué aux familles brestoises. Il fallait bien nourrir la population pendant la guerre ! Comme dans tous les bistrots il y avait aussi une épicerie et, en plus, nous avions dans la cour un tas de charbon que nous devions peser par sacs ou par brouettées afin d’alimenter les fourneaux des clients.
Le jour du pardon de la paroisse , le deuxième dimanche d’août, les manèges de toutes sortes s’installaient sur la route et le "casse-gueule" faisait voltiger la jeunesse jusqu’au ras de la toiture.

Quand, certains soirs, les clients s’attardaient un peu trop il fallait les guider avec autorité vers la sortie. Je me souviens que mon époux, Jacques, s’est cassé le pouce en poussant notre illustre Emile un peu trop fermement.
Jeffic et ses filles ont tenu cette ruche jusqu’en 1970. Alexandre Petton et Nicole ont pris la suite, bar et restauration, jusqu’en 1987. De 1987 à 1993, Francis et Cathy Menguy, géraient l’affaire. En 1993, Patrick Lannuzel rénove entièrement le bar qui devient "Le Cachet de la Poste" dont les successeurs depuis mars 2006 sont Pascal Coadou et Jérôme Baclet.
Confié à PHASE par Yvonne Le Bris.

La photo ci-dessus, a été prise devant la grande fenêtre. Pour l’agrandir cliquer sur la photo.


dans l’embrasure, Jean-Louis Le Vern, vicaire entre 1947 et 1951,
rang du haut : Guillaume Caradec, Yves Leven, Henri Poullaouec, Jean-René Caradec, Jean Goualch, Jacques L’Hostis, Hervé Gonidec, Charles Petton, Jean Petton, Henri Quéré, François Hall, Henri Lazennec (caché), Pierre Caradec,
Accroupis : Francis Bleunven, Alexandre Raguénès, Henri Quéméner, Martin Gélébart, Michel Quéré, Pierre Lansonneur (père), Boby Barfuss,
les trois devant : Henri Quéméner (fils), Jacques Le Bris, Elies (coiffeur).
dans l’embrasure, Jean-Louis Le Vern, vicaire entre 1947 et 1951,
rang du haut : Guillaume Caradec, Yves Leven, Henri Poullaouec, Jean-René Caradec, Jean Goualch, Jacques L’Hostis, Hervé Gonidec, Charles Petton, Jean Petton, Henri Quéré, François Hall, Henri Lazennec (caché), Pierre Caradec,
Accroupis : Francis Bleunven, Alexandre Raguénès, Henri Quéméner, Martin Gélébart, Michel Quéré, Pierre Lansonneur (père), Boby Barfuss,
les trois devant : Henri Quéméner (fils), Jacques Le Bris, Elies (coiffeur).

Mise en forme et rédaction : B. Le Ru, H. Cloître, Y. Allain.

Chez Santic et Nicole.

Nous avons, Alexandre et moi, acheté le fonds de commerce à la famille Pellen et l’avons exploité du 1er avril 1969 jusqu’à la fi n du mois de juillet 1986.

Dès la prise en main nous avons ouvert un restaurant ouvrier. Le premier jour 27 convives s’attablaient ; très vite l’affaire s’est développée ; dans la grande salle 80 à 100 couverts étaient servis chaque jour. En été, le restaurant proposait le menu du dimanche. La fermeture du ’’Petit Bar’’, au Trez-Hir, a favorisé le développement rapide de l’activité de restauration. Le commerce fonctionnait avec deux salariées permanentes et des aides ponctuelles, suivant les nécessités.
Alexandre menait de pair son exploitation porcine à Poulherbet.
Le téléphone public n’existait pas à cette époque à Plougonvelin, aussi notre appareil téléphonique était-il à la disposition des clients que je devais aider à obtenir la communication. En cas d’urgence il m’est arrivé de me déplacer auprès de quelques familles, par exemple pour annoncer un décès.
La grande salle, à l’arrière du commerce, a accueilli les permanences hebdomadaires du Crédit Agricole jusqu’à l’ouverture de leur bureau. Elle servait aussi, occasionnellement, de "mairie annexe", pourrait-on dire, pour des réunions publiques ou électorales.
S’y déroulaient également les assemblées générales de la S.I.C.A., les réunions de secteur, le repas annuel des anciens etc…
Au moment du pardon, la fête foraine durait trois jours pendant lesquels la réquentation du bar battait des records ! Je me souviens d’avoir servi jusqu’à 330 litres de bière sous pression : impressionnant ! L’ambiance atteignait souvent un summum grâce à la participation de notre proche voisin René (Le Mao), excellent animateur, ou de madame Bennetière qui, après s’être affublée de fausses moustaches, réglait la circulation au carrefour. A l’occasion de ces fêtes, les manèges consommant beaucoup d’électricité, il est arrivé un soir qu’ils provoquent une panne générale, nous avons rapidement équipé toutes les tablées de nos salles de bougies…
Dehors, le tintamarre ayant cessé, un calme étrange s’était alors établi.
Dans la semaine, la visite des représentants, chacun avec sa petite histoire ou sa dernière nouvelle, maintenait l’ambiance et un climat de bonne humeur.
Mais tout n’était pas rose à chaque instant, parfois des bagarres éclataient, elles étaient provoquées par des jeunes délinquants venus de Brest. Ils arrivaient presque à la fermeture et ensuite partaient sans payer…
"L’équipe de Saint-Mathieu" qui se faisait remarquer par le vacarme des vélomoteurs, s’installait pour des soirées de cartes.
Le dimanche après-midi, la gendarmerie motorisée stationnait devant le bar et faisait fuir les clients, une fois l’autorité municipale a parlementé pour…déplacer le contrôle.
Je conserve encore le souvenir de ce jour où les ouvriers venaient de fi nir le ravalement du pignon de l’établissement. Dès le lendemain il fut taggué par un individu de notre "connaissance", qui a préféré se dénoncer et accepter un arrangement à l’amiable avant l’arrivée de la maréchaussée.

Anecdotes….

A cette époque pas moins de cinq familles Petton habitaient le bas du bourg : 1) les ‘’demoiselles’’ Petton, alias Toto et Minet, 2) Albert et Marie Petton, 3) François Petton et sa soeur (arrêt des cars), 4) Francis Petton, 5) Alexandre et Nicole Petton. De temps en temps, des erreurs de banque survenaient et il fallait se réunir pour que chacun retrouve ce qui lui revenait !
Je me souviens aussi que plusieurs personnes avaient dû "se donner le mot pour partir" : cinq décès la même semaine. Et un de mes clients de dire à son voisin : « Tu es encore là toi ? » Et l’autre de répondre : « Oh ! Moi, il faudra me tuer ! ». Mais malheureusement pour lui, le soir même on apprenait sa mort, sans que personne n’ait attenté à sa vie.

Confi é à Phase par Nicole Blot (12/ 01/08)

Le Cachet de la Poste.

Lorsque, fin juillet 1986, Alexandre et Nicole quittent leur affaire la relève est prise par Francis et Cathy Menguy jusqu’en 1993.
Puis, cette même année, arrivant de Brest où il tenait le restaurant "Les Tables Savantes", Patrick Lannuzel leur achète le fonds du commerce.
Le nouveau propriétaire entreprend une rénovation complète des lieux et, abandonnant la restauration, il ne conserve que le bar.

Après une fermeture de trois mois pour travaux "Le Cachet de la Poste" naissait, n’ouvrant que dans la journée. Très vite, grâce à l’embauche d’un salarié, l’heure de fermeture fut repoussée en fi n de soirée, jusqu’à la limite autorisée.
« J’organisais diverses animations dans mon bar nous dit Patrick. Toutes les semaines, des tournois de coinchée se déroulaient avec des joueurs attitrés et réguliers, ces jours-là les tables ne désemplissaient pas.
En collaboration avec Xavier Guilloteaux qui, alors, tenait le B.D.S, nous avons organisé pour la première fois la fête de la musique sur la place du bas du bourg au mois de juin 1998. Les tables et la buvette y étaient disposées, la fête durait jusqu’à 4 heures du matin.
Organiser ces festivités revenait à peu près à 10 000 francs, soit 1 500 euros environ. Mais la bière coulait à fl ot, on y servait une quantité impressionnante de demis. Par la suite, en 2000, une association a vu le jour et a décidé de déplacer la fête sur le parking "Place Général De Gaulle", très vite elle a perdu son âme et s’est arrêtée.

A cette époque tout était occasion pour organiser des soirées conviviales : la Saint Patrick, l’arrivée du Beaujolais nouveau et bien d’autres encore. Ces semaines là, le vendredi, avait lieu un concert de jazz avec des professionnels confirmés, nous offrions un buffet bien garni, aux clients.
Les buffets des 24 et 31 décembre, de 18 heures environ jusqu’à la fermeture vers 23 heures, étaient également un rituel.
Le Cachet de la Poste était jumelé avec le Pub Irlandais d’Ardana dont une partie de la clientèle était venue à Plougonvelin il y a une trentaine d’années alors que je gérais le B.D.S. A cette occasion, les Irlandais avaient mis une ambiance extraordinaire dans le bar en chantant "a cappella", cela attirait la foule.
D’ailleurs, par la suite de jeunes clients ont également pris l’habitude de chanter, comme les Irlandais, pour la plus grande joie des clients plus âgés qui les écoutaient avec plaisir.
Il est arrivé aussi que je fasse venir des classes avec leur institutrice, nous installions les élèves autour de la cheminée où brûlait un bon feu de bois et Eugène Lunven, en tant qu’ancien de la commune et excellent orateur et Yvon Allain également orateur sachant captiver l’attention des enfants, leur racontaient des histoires sur la vie à Plougonvelin il y a quelques décennies, en particulier en faisant revivre les Noëls d’autrefois.
En 1998, j’ai acheté, à la famille Pellen, les murs du commerce, mais
simultanément la grande salle et le jardin ont été vendus à un particulier. En 2006, j’ai cédé mon affaire à Pascal Coadou, mon "second" depuis huit ans, celui-ci s’est associé à Jérôme Baclet, tous deux sont encore aujourd’hui les tenanciers du "Cachet de la Poste". »

Pour conclure, Patrick nous dit que le métier de cafetier a beaucoup changé depuis ses débuts "dans le métier" en 1976 : la façon de tenir et mener le bistrot, le type de clientèle, les mentalités, les notions d’entité régionale, de convivialité, de solidarité, ont tendance à disparaître. Influencés et poussés par la société de consommation, les gens deviennent plus individualistes et n’ont plus les mêmes centres d’intérêt : ils recherchent plus le confort, les spectacles, les activités sportives, plein air, piscine etc….

Confié à PHASE par Patrick Lannuzel (14/01/08)

Enquêtes et mises en forme, H. Cloître et Y. Allain.