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A Toul Logot, l’ancienne batterie côtière du XVIIè siècle surgit du passé

Du 1er au 30 juin 2008, une dizaine de bénévoles de l’association PHASE ont réalisé, sous la direction de Jean Yves EVEILLARD, une campagne de fouilles archéologiques dans les vestiges de l’ancienne Batterie côtière de Toul Logot, située en bordure du chemin côtier (GR 34) entre les plages de Porsmilin et de Porski.


Au préalable, après la pose d’une lisse de sécurité par le Conseil Général, il avait fallu procéder au débroussaillage complet du site. En effet la première opération, réalisée début 2007, était restée, pour des raisons évidentes de sécurité, limitée au Parapet de la Terrasse d’Artillerie afin de montrer l’intérêt de conduire des recherches approfondies.

Cette opération de nettoyage a fait ressurgir du passé les vestiges de la Batterie, encore très significatifs.

Les services techniques de la Mairie ont, bien heureusement et par deux fois, prêtés leur concours pour l’évacuation d’une véritable montagne de broussailles en tous genres.

Autorisées par le Conseil Général du Finistère, propriétaire du site, et par arrêté de la Préfecture de la Région Bretagne, les fouilles programmées avaient pour but de retrouver, par sondages : les fondations principales de la Batterie, l’environnement du Magasin à Poudre et les traces d’un Grill à Rougir les Boulets .

Les travaux effectués ont tout d'abord permis de mettre au jour deux murets de pierres sèches limitant au nord et à l'ouest l'espace de la Batterie proprement dite, puis, au nord, un épaulement rocheux au pied duquel était adossé la Terrasse d'Artillerie.
Une tranchée perpendiculaire à l'axe du Magasin à Poudre a permis de découvrir les fondations du muret limitant à l'ouest cette même Terrasse d'Artillerie ainsi que l'angle de ce muret avec le parement de pierres du Parapet.

Une seconde, en travers, depuis l’épaulement rocheux jusqu’au Parapet, a permis la mise au jour des différents plans de sol.

Les recherches entreprises à l’emplacement présumé du Grill à Rougir les Boulets n’ont pas donné de résultats très probants ; mais il y a fort à penser que cette construction, en briques réfractaires particulièrement intéressantes, a été rapidement démontée après la vente du terrain par les Domaines en 1857.

Il restera à retrouver, plus profondément, d’éventuelles fondations dans une campagne ultérieure.

Groupe de bénévoles ! La pose pendant la pause !

Les travaux effectués autour et dans le Magasin à Poudre ont été très productifs, permettant la mise au jour des fondations de l’ensemble et, en particulier, de la structure de la Guérite attenante. Le lierre qui recouvrait l’ensemble a été taillé, tout en préservant les racines pour ne pas déchausser les pierres ; on retrouve ainsi la forme caractéristique de ce type de magasin à l’époque.

Les pierres arrondies constitutives d’une Guérite ronde ont été retrouvées dans la pente vers la Batterie, elles y ont été poussées, vraisemblablement, lors de la création du GR 34 ; on peut voir les fondations de cette Guérite, qui contrôlait l’accès aux pièces d’artillerie, en plein milieu du chemin. Plusieurs exemples de ce type de guérite ronde existent sur la côte du Conquet à Plouguerneau et au delà.

Au total la précision du relevé effectué en 1817 par le Génie Royal s’est avérée parfaite.

Une réunion de synthèse a rassemblé des représentants du Service Régional d’Archéologie, du Conseil Général, de la Communauté de Communes (C.C.P.I.) et de la Mairie ; les bases d’un programme de recherches complémentaires puis de sécurisation et de valorisation de l’ensemble ont été posées, l’association PHASE présentera, en octobre, un premier projet global de mise en valeur.

En 2009 l’association devrait entreprendre une seconde campagne de fouilles, principalement autour des vestiges du corps de garde, dont on peut encore voir un pignon.

Pour mémoire, cette Batterie a assuré au 17è et 18è siècle, en appui du Fort de Bertheaume et de la Redoute des Longs Sablons implantée sur la plage du Trez-Hir, le verrouillage de la Baie de Bertheaume contre les entreprises de débarquement de forces anglo-hollandaises qui cherchaient à prendre pied localement afin de détruire le Port de Brest, point d’appui majeur de la flotte de guerre constituée par Colbert à la demande du Roi Louis.

Le magasin à poudre débarrassé du lierre qui l’envahissait.

Pour PHASE, Robert LE GUEN


Publié dans les Echos de Plougonvelin de septembre 2008